Imitations d’aigues-marines présentant une altération « poilue »

Marie Chabrol (1), Maxence Vigier (2), Emmanuel Fritsch (2) & Jean-Pierre Gauthier (3)

DOI : En attente

Abstract

IMITATIONS OF AQUAMARINES EXHIBITING A « HAIRY » ALTERATIONA batch of 5 samples, sold in 2010 as a set of aquamarines in Madagascar, caught the eye of our team. Although these stones were kept in a safe away from light and humidity/temperature variations for around ten years, a thin fibrous white layer appeared on all of the so-called aquamarines. To date, this type of transformation has not yet been described in the gemological literature. The use of gemological characterization techniques coupled with laboratory characterization techniques (XRD, SEM/EDX, UV-Vis absorption) made it possible to elucidate the mystery of the nature of these stones and the associated deposit. These samples are in reality glasses of soda-silicate composition whose bluish-green color, to imitate aquamarine, is associated with the presence of iron (mainly Fe2+). As for the fibers, these were identified as sodium hydroxycarbonate [Na3H(CO3)2(H2O)2]. The observation of numerous cracks in the sample as well as the chemical composition of the film suggests that the samples are not stable over time, and their surface is modified. The presence of water and CO2 coupled with the sodium of this porous sample is fertile ground for the appearance of these films and hairs on the surface.

Résumé

Un lot de 5 échantillons, vendu en 2010 comme un ensemble d’aigues-marines à Madagascar, a attiré l’œil de notre équipe. Bien que ces pierres aient été conservées dans un coffre à l’abri de la lumière et des variations d’humidité et de température pendant une dizaine d’années, une fine couche blanche fibreuse est apparue sur l’ensemble des prétendues aigues-marines. À ce jour, ce type de transformation n’a pas encore été décrit dans la littérature gemmologique. L’utilisation de techniques de caractérisations gemmologiques couplées à des techniques de laboratoire (DRX, MEB/EDX, absorption UV-Vis) a permis de révéler la nature de ces pierres et du dépôt associé. Ces échantillons sont des verres de composition sodosilicatée dont la couleur vert-bleu, pour imiter l’aigue-marine, est associée à la présence de fer (principalement Fe2+). Quant aux fibres, celles-ci ont été identifiées comme un hydroxycarbonate de sodium [Na3H(CO3)2(H2O)2]. L’observation de nombreuses fissures dans l’échantillon ainsi que la composition chimique de la pellicule blanche, laissent à penser que ces échantillons ne sont pas stables dans le temps et voient leur surface altérée.

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(1) Gemmologue, Paris. marie@legemmologue.com
(2) Nantes Université, CNRS, Institut des Matériaux de Nantes Jean Rouxel, IMN, F-44322 Nantes
(3) Centre de Recherches Gemmologiques, 44322-Nantes

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